SIRDATA
Certaines sociétés sont à peine montées qu’elles claironnent déjà leurs succès, leurs levées de fonds même si papa, tonton et tata ont participé au tour de table, leurs prestigieux recrutements de freelances, etc. Comme le célèbre dicton demande bien pourquoi il faudrait tuer l’ours tant que la peau n’a pas été vendue, on peut imaginer que cette attitude que l’on qualifiera de marketing pour rester courtois, peut rencontrer certains succès.
Ce qu’il y a de certain par contre, c’est que Sirdata n’appartient pas à ce monde. Nous avons en effet eu l’occasion de rencontrer dans leurs locaux parisiens ses trois fondateurs, Benoît Oberlé, Rémi Demol et Julien Trani, et quand ceux-ci m’ont expliqué que la société avait été créée il y a quasiment cinq ans, décembre 2012 précisément, ma réponse d’instinct fut « ah oui tout de même ».
Sur le coup, je me disais alors qu’il faudrait peut-être de temps en temps que je réfléchisse quelques secondes avant de réagir, mais c’était déjà trop tard. Je me rattrapais alors aux branches en expliquant tant que bien mal que oui, j’avais déjà entendu parler d’eux et qu’ils travaillent probablement dans la data. Bravo champion. Je baissai alors les armes et leur demandai simplement : vous êtes qui et vous faites quoi ?
COMPRENDRE LE PARCOURS DE L’INTERNAUTE
Bien évidemment, mon instinct et mon talent visionnaire avaient vu juste, Sirdata travaille effectivement dans la data, les données intentionnistes pour être plus précis. Vous qui lisez régulièrement Ratecard, vous avez déjà entendu cette histoire plusieurs fois et vous vous demandez donc bien ce que Sirdata propose de différent pour qu’après cinq ans, la pépite française réussisse à se développer quasiment sur fonds propres -à noter une levée de fonds à la création de 600 000 €- puisqu’elle a rapidement connu la rentabilité. Nous allons essayer de vous l’expliquer en quelques mots. La technologie de Sirdata crawle les pages web des sites éditeurs.
…SIRDATA TRAVAILLE EFFECTIVEMENT DANS LA DATA, LES DONNÉES INTENTIONNISTES POUR ÊTRE PLUS PRÉCIS …
Crawler ça veut dire qu’elle analyse tous les mots et expressions employés, un peu comme un moteur de recherche. Un premier travail sémantique est donc effectué pour comprendre de quel sujet on parle. Tapez un texto sur votre iPhone, écrivez simplement « je montre » et vous comprendrez que même Apple n’a finalement pas compris toutes les subtilités de l’histoire quand immédiatement elle vous propose une icône d’une jolie montre avec plein d’aiguilles partout. Une fois cette analyse effectuée, chaque page se voit donc associer différentes thématiques ou sujets. On peut alors comprendre et interpréter avec les éditeurs partenaires le parcours d’un internaute. Comprendre la navigation d’un internaute permet en effet d’imaginer et d’anticiper ses intentions d’achat. On imagine alors assez bien l’intérêt des marques pour ce type de données.
CINQUANTE NUANCES DE GRIS
Résumons-nous : Sirdata pose un tag sur les pages des éditeurs partenaires. Sa technologie interprète le passage des internautes, en déduit des intentions, elle commercialise cette information auprès des marques et elle rémunère en contrepartie les éditeurs. Bien évidemment, nos amis de Sirdata ne se contentent pas d’interpréter de manière binaire, i.e. les données de type « oui ou non », « noir ou blanc ». Les nuances de gris existent également dans le marketing digital.
…LA TECHNOLOGIE DE SIRDATA CRAWLE LES PAGES WEB DES SITES PARTENAIRES…
Nous les soupçonnons même d’avoir recyclé nos vieux fichiers Excel à l’aide desquels nous évaluions, selon différents critères plus ou moins subjectifs associés à des coefficients validés scientifiquement, nos collègues de classe ou d’écoles. En attendant, ce travail effectué en temps réel permet d’ajuster les informations analysées, tant côté éditeur que côté internaute, et donc d’apporter de la fraîcheur à ces données. Savoir que quelqu’un a visité des forums automobiles et le site d’une marque il y a plusieurs semaines c’est bien, comprendre que cela a été effectué très récemment, c’est beaucoup mieux et donc ça vaut plus de sous. Et par projection, comprendre que ce type de parcours éditorial débouche sur un profil intentionniste permet alors grâce aux technologies maison d’en déduire que d’autres internautes ont probablement les mêmes intentions.

© Crédit Photo : Joël Robine
LE BFR N’EST PAS UN ACRONYME DE PLUS DU MARKETING DIGITAL
Assez parlé techno puisque tout le monde doit désormais avoir compris de quoi on discute et parlons un peu business. Pour être tout à fait transparent, nous avons rencontré Sirdata grâce à Dmexco et c’est ainsi que nous avons compris qu’à force de gagner de l’argent et d’économiser, Sirdata ouvre des bureaux à l’étranger. Depuis avril, l’Angleterre connaît donc notre trio. Bientôt, ce sera l’Allemagne. Et nous retrouvons ainsi les bonnes habitudes de ces sociétés qui finalement sans dépenser des millions valident leur modèle au fil de l’eau.
A propos, nous avons d’ailleurs précisé deux points importants pour les spécialistes du marketing digital que nous sommes. Le premier concerne les éditeurs. Initialement, ceux-ci étaient rémunérés au fil de l’eau de type « je t’achète un profil que je viens de revendre donc voilà tes sous moins ma commission. » Ces temps ont changé. Désormais, Sirdata achète en gros et propose ainsi des revenus garantis. Les éditeurs ont la banane tandis que dans un premier temps la banque de Sirdata grimaça à cause du fameux BFR. Pour les néo-entrepreneurs qui ne parlent que de millions et de dépenses, sachez que le Besoin en Fonds de Roulement est un sujet majeur quand on commence pour de vrai à gagner de l’argent et que l’on bénéficie en plus d’une croissance forte.
… SA TECHNOLOGIE INTERPRÈTE LE PASSAGE DES INTERNAUTES, EN DÉDUIT DES INTENTIONS, ELLE COMMERCIALISE CETTE INFORMATION AUPRÈS DES MARQUES ET ELLE RÉMUNÈRE EN CONTREPARTIE LES ÉDITEURS …
Second point, il faut faire savoir aux acheteurs que la data Sirdata, elle a de la valeur. Et voilà que nos amis prennent leur bâton de pèlerin, tel un Justin Bridou des temps modernes, et arpentent les couloirs de Levallois, la Défense et République pour expliquer aux acheteurs pourquoi ils devraient bien évidemment activer cette option au sein de leurs DSP, DMP ou leur CRM. Le marketing peut alors entrer en jeu parce que oui, il existe un produit, qu’il marche particulièrement bien et qu’il va désormais falloir communiquer dessus.
…LES BONNES HABITUDES DE CES SOCIÉTÉS QUI FINALEMENT SANS DÉPENSER DES MILLIONS VALIDENT LEUR MODÈLE AU FIL DE L’EAU…
SEE YOU IN DMEXCO
Nous quittons alors le repère de nos compères. Nathalie Harding-Lamas, en charge du marketing et de la communication de Sirdata, nouvellement arrivée bien évidemment, nous raccompagne avec un sourire.
… SIRDATA ACHÈTE EN GROS ET PROPOSE AINSI DES REVENUS GARANTIS. LES ÉDITEURS ONT LA BANANE…
La société est prête à grandir et à s’envoler. Rendez-vous est alors donné à Dmexco les 13 et 14 septembre prochains.