Interview Ooyala : vidéo, vidéo et vidéo
Ooyala n’a pas toujours été connu sous ce nom en Europe, c’est Videoplaza, acteur européen de la publicité vidéo, qui a été racheté il y a dix-huit mois par le californien, et les équipes ont suivi le mouvement. Le Headquarter, parce que quartier général sonne un peu trop militaire et siège social trop old school, ne fut pas toujours basé aux Etats-Unis dans la Silicon Valley (l’actionnaire est néanmoins australien), mais au pays de l’homme a la raquette au petit tamis, la Suède. Par contre, en ces temps de pivotages quasi quotidien, Ooyala a connu une constance à toute épreuve puisque son coeur de métier n’a jamais changé, à savoir fournir des technologies vidéos. Frédéric Dumeny précise : « ce sont des technologies très lourdes et très complexes, on ne peut donc pas décider un bon matin de changer subitement de créneau. »
EXPERT, FRÉDÉRIC DUMENY, OOYALA LES BONS TUYAUX
Les clients d’Ooyala, ce sont les éditeurs à forte consommation de vidéos et qui ont donc décidé de se passer des services de YouTube par exemple en tant que player. Ces choix se font pour des questions d’indépendance bien évidemment, mais aussi de flexibilité, de reporting, de compatibilité, … Ooyala travaille aujourd’hui en France avec des sociétés comme Canal+, M6, etc. Pourquoi ces grosses structures ne développent elles pas leurs propres solutions ? La réponse de Frederic Dumeny est très claire : « Leur métier est de concevoir des programmes et de les monétiser, certainement pas de gérer des tuyaux et des moteurs. »
VOUS AVEZ DIT TV PROGRAMMATIQUE ?
Quand on parle publicité vidéo dans le monde digital de nos jours, le sujet de la TV programmatique ne manque pas d’être abordé. Allons-nous oui ou non avoir le plaisir d’avoir une publicité différente selon le téléspectateur à la mi-temps des matchs de foot ? La réponse tient en six mots : c’est pas demain la veille. Frédéric Dumeny nous donne cependant quelques éléments pour mieux comprendre les enjeux :
Son cœur de métier n’a jamais changé, à savoir fournir des technologies vidéo…
1// Le monde de la télévision se segmente en deux : le numérique et l’analogique, autrement dit celle que vous regardez sur votre ordinateur, votre box ou votre téléphone ou celle que vous regardez à l’ancienne avec le napperon en-dessous.
2 // Pour la première catégorie, comme il s’agit d’une diffusion avec une adresse IP, toutes les possibilités de ciblage existent puisque nous sommes dans l’environnement digital. Autrement dit, il est dès à présent possible de faire du programmatique sur ce type de format.
Les clients d’Ooyala, ce sont les éditeurs à forte consommation de vidéos…
3 // Pour la seconde catégorie, tout est régi par une loi qui date tout de même de 1992 et qui explique qu’en dehors des décrochages régionaux, il est interdit d’adresser une publicité différente à deux personnes qui regarderaient le même programme. La publicité locale reste ainsi la chasse gardée de la PQR et ses titres plus Libéré, Populaire ou Républicain les uns que les autres. Frédéric nous donne sa conclusion : cela va bouger. Quand, nous ne savons pas, car les enjeux sont considérables, mais n’oublions pas que la TV vue « à la demande » connaît une croissance très forte, et que par définition, celle-ci est adressable.
Toutes les possibilités de ciblage existent puisque nous sommes dans l’environnement digital…