Par Victor Roux
Salut toi.
C’est sympa de ta part d’avoir cliqué sur cet article.
Je sais, tu l’as fait pour les cookies. Pas pour moi. Mais aucune rancoeur hein, vraiment.
C’est un peu spécial aujourd’hui, l’équipe de Ratecard ouvre ses portes à ma série Digital for Bastards.
Au cas où tu vivrais isolé(e) sur une île avec une connexion 2G, Digital for Bastards c’est des articles courts (oui tu peux rester, ça ne durera pas longtemps) qui visent à vulgariser les problématiques Marketech. Garanti zéro bullshit.
Tu connais Michel et Augustin ? Les cookies plutôt bons avec une vache rigolote sur la boite ? Et bien cet article n’a rien à voir avec Michel et Augustin malheureusement.
Aujourd’hui je compte te tenir la jambe pour te parler des cookies web.
Ces petits trucs bizarres dont tu entends parler régulièrement et qui semble-t-il, laisseraient des traces un peu partout sur internet. Tes traces.
Petite pause. Maintenant que tu fais le rapprochement avec la photo de couverture, tu trouves l’approche assez nulle. Cookie pour Cookie… Oui mais bref, c’est trop tard. Enchanté.
Par contre c’est un grand jour mon ami, car je vais prendre le temps de t’expliquer ce que c’est. Un cookie.
Avec un peu de chance, une fois que tu auras compris tu pourras justifier son utilité. Peut-être accepter son utilisation. Et dans un monde parfait, prendre position sur les questions de confidentialité qui lui sont rattachées.
Du coup c’est assez simple au final. C’est juste un fichier texte.
Oui je sais, grosse déception.
Prends un stylo, une feuille de papier, tu écris le nom de ton navigateur internet en haut au centre, et tu écris une suite de lettres incompréhensibles au milieu.
Bravo, tu viens de créer un cookie.
Le raccourci est un peu forcé, mais la seule différence réellement c’est que sur le web le cookie est écrit par le site internet que tu visites, et qu’il est déposé sur ton navigateur.
Alors première information sympa de la journée, le cookie ne sait pas qui tu es. Non. Vraiment. Il faut que tu arrêtes avec cet égocentrisme démesuré. Le cookie est intimement lié à ton navigateur, pas à toi.
Bon on joue un peu avec les mots là c’est vrai. Mais c’est important de bien visualiser cette dissociation car il y a beaucoup de questions en suspens autour de la confidentialité des données quand tu navigues sur internet. Et avec les cookies on est en plein dans ces questions là.
Les cookies ça permet aux acteurs du digital de comprendre comment les internautes utilisent et ressentent internet.
“Le mec me parle de sentiments…”
Mais sérieusement ! Quand tu vois 20x de suite la même publicité, c’est rageant pas vrai ? Sentiment mon ami.
Alors oui, le cookie permet -entre autre- de te rebalancer cette publicité. Pas top.
Mais c’est aussi le cookie qui permet au mec de stopper la diffusion de la pub quand il aura remarqué que tu n’es pas intéressé. Et si possible avant la 20ème fois. Ca c’est cool.
C’est pour cette raison que le cookie est déposé sur ton navigateur. Pour le reconnaître et ne pas considérer chaque page internet vue dans le monde comme étant un nouvel internaute. Tu imagines le bordel ?
Parce que les mecs travaillent aussi sur les cookies pour améliorer ton expérience en ligne. La rendre plus simple, plus fluide, plus agréable.
Tu imagines si tes recherches sur Google c’était les puces de Clignancourt ?
Mais, et j’insiste vraiment lourdement là-dessus, on s’en tamponne royalement de savoir qui tu es. Bernard, Daniela… Rien à secouer.
Ce qui est intéressant c’est plutôt le profil qui est construit autour des informations de navigation.
Si tu veux tout savoir, même quand l’information est collectée au niveau individuel (âge, goûts…), elle ne sera quasiment jamais utilisée telle quelle.
C’est la notion d’audience qui est beaucoup plus intéressante pour les sites internet et les boîtes de publicité. Un groupe de profils qui partagent des caractéristiques communes. C’est sur ce groupe que les différents acteurs vont travailler.
Pour résumer :
- Personne ne s’intéresse à toi personnellement mais plutôt au profil lié à ton navigateur.
- Ce profil est mis dans une boite avec plusieurs autres profils qui présentent les mêmes caractéristiques, et on s’intéressera au groupe dans son ensemble. Pas à toi individuellement.
J’y vais un peu fort contre toi. Mais c’est important que tu comprennes que ton intimité n’est pas forcément en danger.
Par contre je t’accorde celle-ci : en tant que professionnels du web, on passe plus de temps à défendre l’utilisation des cookies auprès des autorités plutôt que de communiquer et offrir des contre-parties claires au réel intéressé. Toi, l’internaute.
En attendant de vivre dans ce monde parfait, voici ma promesse. C’est cadeau.
L’adoption du cookie, c’est du financement participatif.
Voilà, c’est dit.
En accueillant les cookies à bras ouverts :
- Tu investis dans la construction d’un monde digital meilleur
- Tu participes au financement des sites d’information qui te donnent accès gratuitement à leur contenu
Et le plus beau là-dedans ? C’est la première fois qu’on te parle de financement sans que tu aies à dépenser un seul euro.
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