Le 11 octobre dernier, Criteo organisait une série de conférences dédiées à la Big Data dans les locaux du Critéo Labs (32 rue Blanche 75009 Paris). Un thème porteur et très vaste qui a réuni l'ensemble des acteurs du marché, qu'il s'agisse des annonceurs, des éditeurs, des agences ou des fournisseurs de technologie.
Petit rappel des points clés évoqués lors des tables rondes et des tribunes libres.
Définition (Wikipédia) : « Big data » (grande quantité de données) désigne des ensembles de données qui deviennent tellement volumineux qu'ils sont difficiles à traiter avec des outils classiques de gestion de base de données. On peut résumer le phénomène Big Data en trois mots (les 3 V) : Vitesse, Volume, Variété.
Enjeux : les connexions multi-devices et la généralisation de l'accès à Internet entraînent une production de données exponentielle de la part des utilisateurs. Il devient donc absolument nécessaire de savoir les collecter, les analyser, les partager et les exploiter. Par ailleurs, le traitement de la Big Data implique de facto la notion de temps réel, car la data est périssable.
Promesses :
– Le traitement pertinent de la data permet de passer à un environnement numérique centré sur l'utilisateur. Pour les annonceurs, cela permet une meilleure personnalisation des messages adressés aux consommateurs, donc d'adresser mieux et plus efficacement leurs cibles.
– La data est une mine d'information tout à fait monétisable
– Le marketing online, jusqu'ici fondé sur l'idée de moyenne (panier moyen, consommateur moyen, etc), va devenir un marketing de l'individu.
Problèmes soulevés :
– Synchronisation : la connexion des environnements on et off-line est encore peu fluide et difficile. Il en va de même pour la synchronisation des données numériques provenant d'appareils différents.
– Législation : préserver la privacy tout en mettant en place des fichiers publicitairement exploitables et pertinents.
– Traitement : la façon d'«interroger» la data a beaucoup d'influence sur ce que l'on en tire. Etant donnée la masse d'information, est-il plus efficace de demander aux données récoltées de confirmer une intuition (au risque de rester dans le « pré-conçu ») ? Ou faut-il définir une problématique post récupération des données (au risque de s'éparpiller) ?
– Recrutement : les statisticiens spécialistes dans le domaine sont rares et très chers. Et pourtant, il va être absolument nécessaire de recruter des nouveaux profils.
Choses dites
"Les entreprises qui ont mis la Data au cœur de leur organisation ont une croissance 1,6 fois supérieure à leurs concurrents".
> Philippe Lasne (LG France)
"Un des enjeux pour les annonceurs : transformer l'information en consommateur. Il faut "humaniser" la Data".
> Olivier Mathiot (Priceminister)
"Facebook et Google ont plus de Data sur nos clients que nous. L'enjeu n'est pas la fuite de données mais leur pertinence".
> Gregory Gazagne (Criteo)
"Le volume de Data va être multiplié par 5. Il faut recruter des Data analysts et statisticiens maintenant".
> Theodoros Evgeniou (INSEAD)
"Beaucoup de données, c'est bien. Des données de meilleure qualité, c'est mieux. Better Data = better decision".
> Gérald Sauvageon (Google)
"En 2013, 28% des dépenses média se feront sur la Data. Soit 4 milliards de dollars".
> Antoine Jouteau (Leboncoin)
"La Data est un trésor de guerre pour un éditeur. Il ne la mettra jamais entièrement à disposition".
> Alain Heureux (IAB)
"Du point de vue marché, qui va être propriétaire de la Data ? C'est un enjeu métier mais aussi législatif".
"37% des users refusent la géolocalisation par peur d'atteinte à la vie privée. Il faut regagner leur confiance".
"En projet dans l'UE, la révision de la directive sur la protection de la Data. En attendant, il faut, auto-réguler".
> Bruno Walther (Captain Dash)
"La Big Data rend possible une promesse : sortir de la moyenne pour aller vers l'unité".
"La crise est l'amie de la data. On tolère mal l'inefficience en période de crise et Data signifie efficacité".
> Augustin Decré (Nugg.ad)
"Il faut faire comprendre au consommateur que la Big Data lui donne le pouvoir. C'est l'inverse de big brother".